L’eau que nous utilisons au quotidien contient naturellement des minéraux dissous, dont le calcaire. Mais pourquoi et comment se forme-t-il exactement ? Comprendre ce processus est essentiel pour anticiper et prévenir les problèmes de tartre dans les installations domestiques et industrielles. Cet article vous explique en détail les mécanismes de formation du calcaire et les conditions qui favorisent sa cristallisation.
Le calcaire, sous sa forme dissoute, arrive dans les habitations en tant qu’hydrogénocarbonate de calcium (ou bicarbonate de calcium), noté Ca(HCO₃)₂. Cette molécule se compose d’un ion calcium (Ca²⁺) et de deux ions bicarbonates (HCO₃⁻). Ces ions, en raison de leur charge électrique opposée, tendent à se rapprocher, mais restent dissous grâce à l’intervention des molécules d’eau qui forment des barrières de solvatation, empêchant leur association immédiate.
Cependant, lorsque ces barrières sont éliminées, les ions calcium et bicarbonate peuvent se regrouper pour former des cristaux de calcaire. Ces germes de cristallisation deviennent alors des points d’ancrage pour d’autres cristaux en formation.
Plusieurs facteurs environnementaux et mécaniques favorisent la précipitation et la cristallisation du calcaire. Voici les principales situations dans lesquelles le calcaire se forme :
La hausse de température est l’une des principales causes de formation de calcaire. Lorsqu’une eau chauffée passe dans des équipements comme un échangeur à plaques, un ballon à accumulation, une chaudière, ou une bouilloire, les gaz dissous, tels que le dioxyde de carbone (CO₂), s’échappent. Ce phénomène, appelé dégazage, libère les ions de calcium et déclenche leur cristallisation.
Il est important de noter que la cristallisation devient particulièrement intense lorsque la température dépasse 55°C. C’est pourquoi il est recommandé de maintenir la température de l’eau chaude en dessous de 55-60°C pour limiter l’entartrage des installations, tout en évitant les risques de brûlures.
Le calcaire a tendance à précipiter lorsqu’il rencontre une surface rugueuse ou un obstacle dans le système de canalisation. Par exemple, les tuyaux en acier galvanisé favorisent plus l’entartrage que ceux en PVC, car leur surface n’est pas lisse. De même, les surfaces usées ou présentant des irrégularités offrent des points d’ancrage pour les cristaux de calcaire.
Les changements de diamètre dans les tuyaux, les joints ou la filasse dépassant à l’intérieur des raccords peuvent également favoriser cette cristallisation. Même des éléments comme les compteurs d’eau peuvent servir de point de fixation pour le calcaire, entraînant leur entartrage progressif.
À savoir : des particules coincées entre les plaques d’un échangeur à plaques peuvent favoriser son entartrage. (Il est normal dans toute installation, notamment dans un réseau eau chaude bouclé, d’avoir parfois la présence de particules : ce peut être suite à des travaux et à un défaut de nettoyage laissant dans le réseau de la filasse, des résidus de soudure, des grains de sable, mais également suite à l’action curative d’un appareil anticalcaire : la désagrégation d’un dépôt de tartre peut produire quelques grains mal dissous ou mélangés à des particules de rouille ou autre. Conséquences : il faut bien rincer une installation neuve ou après travaux de rénovation et nettoyer périodiquement l’échangeur à plaques. (Ce que fait trop rarement le chauffagiste. Il intervient le plus souvent par nécessité quand il y a un problème de température insuffisante de l’eau, avec besoin par exemple de remplacer des plaques entartrées).
Une chute de pression, comme celle qui se produit à la sortie d’un robinet, peut également entraîner la précipitation du calcaire. C’est ce qui explique l’entartrage des mousseurs de robinets ou des mécanismes de chasse d’eau. Ce phénomène se produit aussi dans les fontaines d’eau décoratives, où l’eau froide, en perdant de la pression, laisse précipiter le calcaire.
La formation de calcaire peut entraîner des dysfonctionnements dans les installations si elle n’est pas contrôlée. Les échangeurs de chaleur, par exemple, peuvent s’entartrer et perdre en efficacité. Il est donc essentiel de nettoyer régulièrement les équipements, surtout après des travaux ou des rénovations qui peuvent laisser des particules piégées dans le réseau.
Pour prévenir l’entartrage, il est conseillé de rincer les installations après travaux, de limiter la température de l’eau chaude et d’entretenir régulièrement les équipements. L’utilisation d’appareils anticalcaires, comme ceux proposés par Europaz, peut également limiter la formation de calcaire en modifiant les conditions favorables à sa précipitation.
Le calcaire se forme lorsque des conditions spécifiques, telles que la montée en température, la présence d’aspérités ou une chute de pression, sont réunies. Comprendre ces mécanismes permet de mieux prévenir et gérer les problèmes d’entartrage dans les systèmes de plomberie et de chauffage. En adoptant des pratiques d’entretien adaptées et en utilisant des solutions anticalcaires efficaces, il est possible de protéger durablement vos installations contre les effets néfastes du calcaire.